M.O.R.I.A.R.T.Y
- Par asbl-creabulles
- Le 20/12/2018
Tome 1 : Empire mécanique 1/2
Scénario : Jean-Pierre Pécau & Fred Duval
Dessin : Stevan Subic
Couleurs : Scarlett Smulkowski
Couverture : Nicolas Siner
Dépot légal : Septembre 09/2018
Editeur :
Collection : Neopolis
Nombre de pages : 64Depuis des jours au Club Diogène dans le quartier londonien de Mayfield, un joueur de poker sort gagnant à tous les coups. Impossible de comprendre comment il peut gagner partie sur partie. Même Watson qui prenait alors un verre avec Winston Spencer Churchill a vu ce vieil homme en chaise roulante remporter avec facilité sa énième partie. Et pourtant, il faudra à peine quatre minutes au grand Sherlock Holmes sollicité pour élucider ce mystère pour comprendre qu’il s’agit en fait d’un automate et pour le mettre hors circuit. Pendant ce temps dans une fumerie d'opium réputée de Londres, un homme qui s’était soudainement transformé en un monstre hideux est abattu de sept balles par la police qui fait transporter son cadavre à l’hôpital. C’est de là que Mr Hyde, à présent redevenu le sympathique Dr Jekyll, parvient à s'échapper discrètement. Holmes, auquel un ami du Dr Jekyll a signalé la disparition en précisant avoir vu un étrange personnage sortir de sa maison, décide de se rendre avec Watson au domicile du Dr Jekyll pour expliquer sa disparition. Mais lors de cette visite, ils se font attaquer par des hommes armés qui dérobent une boîte au contenu qui aurait certainement intéressé Holmes au plus haut point.
Mon avis: Ce n'est pas la première fois que ces deux grandes pointures de la littérature anglaise que sont Holmes et Jekyll/Hyde font l'objet d'un cross-over, et certainement pas la dernière. Tout en restant fidèles à l’identité des personnages, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau réussissent à nous proposer une aventure inédite et bien rythmée. On retrouve ainsi le jeu de rivalité que se livrent Sherlock et son frère Mycroft, la duplicité de Sherlock envers le Dr Watson et l’esprit de compétition forcené qui l’oppose à Moriarty, son ennemi de toujours, dont on sent la résence monter. On apprécie une action bien présente dès les premières pages du récit, des rebondissements plutôt savoureux, des énigmes et les déductions auxquelles elles donnent lieu de la part du célèbre détective, le tout agrémenté d’une pointe de fantastique.
Au dessin, Stevan Subic installe l'ambiance dès les premières cases. Son trait réaliste et dynamique offre des scènes d'action assez impressionnantes. Plutôt sombre, très encré, son trait semble même parfois un peu trop poussé au point que d’une case à l’autre les mêmes personnages ont des proportions différentes dues aux ombres mises ça et là et aussi sur les visages, ce qui les vieillit subitement. C'est d'autant plus dommage que son trait et ses cadrages sont des plus efficaces et donnent toute sa puissance à son dessin très énergique. Les décors londoniens de la fin du 19e siècle sont parfaitement rendus.
Une vision sinon originale du moins très personnelle de nos héros. La mise en couleurs de Scarlett Smulkowski accompagne et donne de la profondeur au dessin.
Un premier tome qui attise notre curiosité.
SDJuan