Le TROISIÈME FILS DE ROME 2
- Par asbl-creabulles
- Le 09/05/2018
Tome 2: Eunous, le premier Spartacus
Scénario : Laurent Moënard
Dessin : Dejan Nenadov
Couleurs : Stéphane Paitreau
Dépot légal : Avril 2018
Editeur :
Nombre de planches : 46
Sicile, 138 avant J.-C. Eunous est un esclave hors du commun car, contrairement à ses homologues esclaves, il amuse son maître, le cruel Damophile, et ses convives. Cracheur de feu, un peu sorcier, mais aussi oracle, il fait rire tout le monde et prétend être en contact avec la déesse Atargatis qui lui aurait annoncé qu'un jour il serait roi. Les autres esclaves l'écoutent avec intérêt même s'ils ne partagent pas la même religion. En effet, ils vouent un culte au Troisième Fils de Rome, une communauté qui ambitionne de renverser le pouvoir à Rome. Galvanisée par l’annonce d’Eunous qui affirme que la déesse Atargatis est favorable au soulèvement, la révolte des esclaves se met en marche en Sicile. A sa tête, Eunous est proclamé roi sous le nom d’Antiochus. Tandis que la révolte se propage, un autre esclave est bien décidé à profiter de la situation: Achaios est déterminé à renforcer son action en Sicile pour ensuite soulever tous les fidèles du culte du Troisième fils de Rome à travers l'Italie pour fondre sur Rome et y renverser le pouvoir en place.
Mon avis: Rappelons que chaque tome constitue un récit indépendant ayant pour lien la nouvelle religion montante. Pour ce deuxième tome, Laurent Moënard nous propose un scénario accrocheur et bien ficelé. Nous sommes témoins de la révolte des esclaves à partir de la Sicile et du soulèvement des adeptes du troisième fils de Rome. Sur fond de mysticisme, guerre de religion, guerre de pouvoir, la crise se répand jusque dans la péninsule italienne. La révolte va même pousser Rome à rapatrier ses troupes d'Espagne pour faire face à cette menace grandissante. Les scènes de massacre de patriciens, de personnalités mais aussi d’esclaves se succèdent confirmant la gravité de la situation. Le mouvement du Troisième fils de Rome est désormais bien ancré dans la population et chacun a choisi son camp. Cette évocation imaginaire est réussie car elle est bien documentée, l’auteur mêlant histoire et fiction de manière particulièrement efficace et convaincante.
Pour sa part, Dejan Nenadov nous propose un dessin puissant à l’encrage poussé qui restitue bien l’atmosphère pesante et réaliste du récit. Les scènes de révolte des esclaves et de combats à main nue ou armée sont présentes tout au long de l'album, témoignant de l’importance du soulèvement des esclaves et du peuple contre les autorités et l’armée romaine. Elles côtoient des tentatives de concertation lors de réunions secrètes ou officielles avec moult acteurs. Notons que Nenadov ne craint pas de remplir les cases de personnages et de décors pour un résultat agréable qui n’étouffe pas les pages. Les couleurs de Stéphane Paitreau préservent la clarté de l’ensemble tout en donnant du volume au dessin.
SDJuan