LA MORT VIVANTE
- Par asbl-creabulles
- Le 14/09/2018
La mort vivante
Scénario : Olivier Vatine
Dessin : Alberto Varanda
Couleurs : Olivier Vatine et Isabelle Rabarot
Adapté de : Stefan Wul
Dépot légal : Août 2018
Editeur : Comix Buro
Nombre de pages : 68
La Terre dévastée n’est plus qu’un chantier de fouilles archéologiques. À la recherche d’objets intéressants qu’elle pourrait revendre à prix d'or, Martha est en plein travail lorsqu’elle entend Lise, sa fille de 10 ans, hurler. La gamine vient de tomber dans un précipice gigantesque. N’ayant pas survécu à sa chute, son corps est remonté par des poulpes tripodes. Totalement anéantie, Martha charge son collègue Alex de rencontrer sur Mars un jeune scientifique spécialiste en nanobiologie nommé Joachim qui, malgré l'interdiction des hautes sphères scientifiques, a mené avec succès des tests sur le clonage. Car désormais pour Martha une seule chose importe, pouvoir serrer de nouveau sa fille dans ses bras. Voyant dans le désir de Martha une occasion unique de poursuivre ses travaux, Joachim accepte. Alex, Joachim et un cyborg nomme Ugo rejoignent la Terre. Discrètement installés dans un ancien château, l’expérience sur la dépouille de Lise peut commencer, mais la Mort n’a pas dit son dernier mot !
Mon avis: Avec "La Mort vivante", Olivier Vatine adapte en BD le célèbre roman du même nom de l’écrivain de science-fiction Stefan Wul dont il a déjà adapté avec succès Niourk (trois albums BD parus entre 2012 et 2015). Il a conservé la trame principale d’un monde post-apocalyptique où les humains habitent sur Vénus (devenue Mars dans la BD) car sur la Terre recouverte par les eaux, quelques rares îlots ont subsisté, notamment les sommets des Pyrénées où se déroule une partie de l'action. Vatine s’est efforcé de rester fidèle au roman, se limitant à moderniser certains contenus et termes remontant à 1958. Le début captivant nous met tout de suite en condition et nous entraîne dans un univers inquiétant dans lequel une tragédie va pousser une mère à franchir les limites humainement acceptables. Un one shot de 72 pages, très dense et passionnant de bout en bout. Seul petit regret, on aurait aimé avoir davantage d’explications sur le changement de nature de Lise peu après son réveil.
Sur un story-board de Vatine, les dessins de Varanda sont de toute beauté. Manifestement il s’agit d’un travail pensé pour le noir et blanc et heureusement préservé par une mise en couleurs confiée à Isabelle Rabarot et Olivier Vatine la plus légère et délicate possible pour ne rien perdre des illustrations de Varanda. Car Varanda a ce don de nous surprendre avec de nouveaux styles, de nouvelles façons de travailler pour un résultat de qualité. C’est encore le cas ici où il fait appel à un trait précis presque pointilleux. Il utilise principalement des hachures pour marquer les jeux de lumière, les demi-teintes ou les ombres de son dessin, pour souligner les formes, pour créer les ambiances. Ajoutons des cadrages très efficaces, un très bel équilibre des cases et des pages, des décors particulièrement évocateurs, des personnages hors du commun tant du point de vue de leur personnalité que de leur représentation graphique.
Planche en N&B
Édité chez Glénat, en association avec les Éditions Comix Buro basées à Montpellier sous la direction d’Olivier Sztejnfater et Olivier Vatine, cet album existe en trois versions, normale couleur, Canal BD avec couverture différente et cahier graphique et version grand format N&B avec couverture différente et carnet de croquis.
SDJuan