L'Homme de l'Année
- Par asbl-creabulles
- Le 10/02/2016
Tome 11: 1886 - La Muse qui inspira la statue de la Liberté.
Scénariste : Céka
Illustrateur : Senad Mavric et Filip Andronic
Coloriste : Thorn
Editeur: Delcourt Histoire & Histoires.
Dépot légal: Janvier 2016
Histoire:
Auguste Bartholdi a toujours rêvé de créer une œuvre de grande taille, une œuvre titanesque, en quelque sorte la huitième merveille du monde. Il y est presque parvenu en Égypte en 1869 avec son projet de colosse féminin, en réalité une statue-phare nommée "l’Égypte éclairant l'Orient" installée à l’entrée du futur canal de Suez en cours de percement sous la direction de Ferdinand de Lesseps. Malheureusement, son projet présenté au khédive Ismaël Pacha dans son palais royal de Ras El Tin à Alexandrie n’aura pas le succès escompté et ne verra jamais le jour. A Paris des années plus tard, il poursuit son idée avec "Miss Liberty" qui doit célébrer l'indépendance des Etats-Unis. Mais les difficultés s’accumulent. Au plan politique, la France ne s'est pas encore ouverte à une véritable démocratie pour sceller l’amitié avec celle d’outre-Atlantique. Les multiples vérifications et calculs savants effectués sur sa prochaine sculpture avec l’aide de Viollet-le-Duc démontrent qu’elle serait bien trop lourde pour tenir debout, ce qui obligera finalement Bartholdi à se tourner vers Gustave Eiffel, maître incontestable de l'acier pour des œuvres gigantesques. Mais ce qui lui manque surtout, c'est un visage ayant une âme, un beau visage apaisant, protecteur, rassembleur. Où trouver un tel visage?
Mon avis: Une mère envahissante et autoritaire, l’échec d’un premier projet en Égypte, un autre qui s’éternise, et enfin un visage manquant pour finaliser "Miss Liberty", Bartholdi a bien failli tout perdre même si, comme tout le monde le sait, le succès sera au rendez-vous puisque sa statue enfin terminée se trouve à New York. Jouant sur le suspense, le scénario situé dans le monde artistique de la fin du 19è siècle évoque de grands artistes aujourd’hui reconnus et confirmés. Filip Andronik et Senad Mavric nous proposent un dessin réaliste et précis, mais assez statique en raison d’une répétition de poses et cadrages directement liés au métier du héros, la sculpture et de certaines réceptions mondaines. On se sent proche des personnages dans une sorte de huis clos, un peu comme au théâtre lorsqu’on regarde les acteurs évoluant sur scène. Le récit étant surtout centré sur la question du visage, ceci explique sans doute cela. L’ensemble n’en demeure pas moins agréable et intéressant en faisant découvrir ce que peu de personnes savent au sujet du visage de la Statue de la Liberté.