L'histoire de l'ours par Stefano Ricci.
- Par asbl-creabulles
- Le 13/02/2014
L'histoire de l'ours
Scénariste: Stefano Ricci
Dessinateur: Stefano Ricci
Edition: Futuropolis; Dépot légal Janvier 2014
Le premier ours réintroduit en Allemagne depuis sa disparition il y a près de 170 ans vient d'être blessé par un tir de fusil depuis une distance de 150 mètres. Heureusement, l'ours Bruno n’est que blessé et va finalement s’en tirer grâce aux efforts d’Anke aidé par un sanglier et Manfred. Tel est le début du périple de nos deux collègues, Stefano le lapin et Renzo l'ambulancier, fait de longues promenades entre l'Allemagne et l'Italie et de rencontres avec la faune locale et les habitants, qui sont autant de prétextes pour évoquer les souvenirs de chacun: Stefano, hanté par le souvenir de ce sergent aperçu chez son voisin, n'ose plus faire demi-tour, terrorisé à la simple idée de le revoir; le père du tireur penche plutôt vers le facisme; Manfred avoue sa nostalgie de la chute du mur de Berlin et depuis près de vingt ans consacre sa vie aux sangliers; Renzo, mécanicien dans l'aviation italienne pendant la seconde guerre mondiale, est devenu brancardier tout en restant passionné de mécanique et de réparation de machines au point de ne plus pouvoir s'en passer. Sont aussi évoqués de très beaux souvenirs de ce château dont seul le magnifique jardin a survécu et, non loin de là, de ces vastes prairies où venaient s'ébattre les cerfs avant que la tempête de neige ne les recouvre d'un épais manteau blanc.
Mon avis :
Voici un album déconcertant de prime abord écrit et illustré par Stefano Ricci. On a l'impression d'une lecture à deux niveaux : l’une en off et l’autre matérialisée par du texte au-dessus ou en dessous des illustrations sombres mais captivantes. Un effet bizarre et surprenant donc, mais le plus étonnant, c'est qu'on arrive très bien à suivre le déroulement de ces deux lectures parallèles. S’il faut s'accrocher au début pour suivre le(s) récit(s), dès qu'on est lancé on ne peut plus s'arrêter.
Faisant le grand écart avec la BD dite « traditionnelle », j'ai davantage eu l'impression d’une histoire intimiste illustrée par de multiples tableaux, certes passionnante mais tout à fait dépaysante – un trip subliminal diraient certains – mêlant humains et animaux.
(S.D.J.)