ISABELLE
- Par asbl-creabulles
- Le 05/02/2013
Isabelle, la louve de France
Tome 1
Scénario: Thierry et Marie Gloris,
Dessin: Jaime Calderón
Couleurs: Johan Corgié
Edition: Delcourt
Dépot légal: Octobre 2012
Mars 1314. Isabelle, fille du roi de France Philippe IV et en même temps reine d'Angleterre, est de passage en France. Tout lui paraît fastidieux. Il faut dire qu'elle n'a pas de chance. Née princesse de France, elle a été mariée pour raison d'État au roi d'Angleterre, Edouard II, qui lui préfère au lit les jeunes hommes. Insensiblement, les humiliations qu'elle doit subir en public vont attiser sa haine et sa soif de vengeance et lui faire espérer la mort de son époux. Seuls le pouvoir et l'amour pour son fils, le prince Edouard, qui est toute sa fierté, lui donnent la force de tenir et d'avancer. C'est à son retour en Angleterre qu'elle apprend la mort de Philippe le Quatrième mais elle ne pourra venir lui rendre un dernier hommage car Edouard lui interdit de quitter l'Angleterre en lui rappelant que son rôle de reine est de rester auprès de son roi. Elle trouvera alors un certain réconfort, peut-être dans les bras de Roger Mortimer en ne souhaitant plus qu'une chose: s'emparer du pouvoir. Elle sera surnommée "la Louve de France".
Mon avis: subtilement axé sur la reine Isabelle, le scénario aborde les problèmes du pouvoir en France et en Angleterre sans nous noyer dans cette période historique (trop?) riche de l'avant-guerre de Cent Ans. Tout en évoquant les complots, bassesses et multiples jalouseries de cour, le scénario privilégie la vie privée et les nombreux ressentiments éprouvés par cette princesse et reine. Le dessin de Jaime Calderón (Les Voies du Seigneur) est toujours aussi réaliste, détaillé et précis et ne gêne aucunement la fluidité de lecture. Calderón nous livre un album dont les personnages aux visages expressifs et en costumes d'époque ainsi que les nombreux décors témoignent d'un travail de recherche approfondi. Ce livre réussit à nous immerger sans effort dans l'époque médiévale grâce à la mise en couleurs de Johann Corgié particulièrement réussie et respectueuse de la précision du trait de Calderón. Une réussite, donc.
J.S.D.