GISÈLE ET BÉATRICE
- Par asbl-creabulles
- Le 30/06/2018
Scénario: Benoît Feroumont
Dessin: Benoît Feroumont
Couleurs Christelle Coopman
Editeur:
Collection Air Libre
Dépot légal: juin 2018
Format: 258 x 196
Nombre de pages: 112
Béatrice travaille dur, très dur, mais comme beaucoup de femmes elle est sous-payée et doit également subir les railleries de son collègue Jones, qui vient d’obtenir la promotion qu’elle espérait tant. Mais le pire vient de Georges, son patron, qui ne cesse de lui faire du "rentre-dedans" et de la harceler au vu de tous et en toute impunité. Et lorsque Béatrice menace de porter plainte, aucun de ses collègues, exclusivement des hommes, ne daigne lui apporter son soutien. Georges lui fait d’ailleurs bien comprendre que si elle n’a pas eu de promotion, c’est parce qu’elle refuse ses avances. Ce qu'il ignore, c'est que Béatrice a un secret. Et elle a en sa possession une plante magique qu’elle est désormais prête à utiliser. Transformé en femme, Georges, à présent appelé Gisèle, est soudain obéissant et l’objet sexuel de Béatrice. Mais en situation de quasi clandestin car sans papiers et s’exprimant avec un fort accent de l'est, il n'ose plus sortir craignant de se faire arrêter par la police et d’être expulsé vers un pays inconnu. Tandis que Béatrice s’épanouit depuis qu’elle est devenue la patronne de la société, Georges/Gisèle contre toute attente s'habitue à ses nouvelles conditions de vie de femme au foyer, mais surtout aux plaisirs sexuels en tant que femme. Une découverte qui va bouleverser sa vie.
Mon avis: Inégalité hommes/femmes en matière salariale, suprématie exercée par les patrons sur leur personnel, comportement machiste voire harcèlement sexuel, fantasmes en tous genres, homosexualité, changement de sexe, mouvement féministe, rien n'échappe et ne fait peur à Benoît Feroumont dans cette satire sociale teinté d'un érotisme bien dosé mais parfois plutôt corsé. Tous ces thèmes sont abordés directement, sans précaution, ce qui pourrait en choquer certains dans un premier temps. Mais cette histoire de vengeance dont on se délecte au début va vite se transformer, à mon grand étonnement, en une aventure bien plus ironique, une sorte de moquerie caustique et plutôt sarcastique.
On se laisse porter par ce récit captivant, plein d’humour et agrémenté d’une bonne dose d'érotisme notamment lorsqu’on assiste à la transformation du patron machiste et imbuvable en ... (spoiler). Feroumont se révèle toujours aussi efficace au dessin, multipliant les courbes féminines envoûtantes et les plans et scènes, parfois très suggestives, tout au long d’un album initialement publié en 2013 dont cette nouvelle édition permettra de (re)passer un très agréable moment.
SDJuan