Forçats
- Par asbl-creabulles
- Le 14/10/2016
Tome 1: Dans l'enfer du bagne.
Scénario : Patrice Perna.
Dessin : Fabien Bedouel.
Couleurs : Florence Fantini.
Editeur: Les arènes BD.
Dépot légal: Septembre 2016.
Histoire:
Eugène Dieudonné est emprisonné à Cayenne depuis bien trop longtemps déjà pour un délit qu'il affirme ne pas avoir commis. Son rival en amour en a fait un accusé idéal et en même temps s’est débarrassé de lui une fois pour toutes. En tout cas, innocent ou pas, la Guyane n'est pas faite pour Dieudonné, ni pour aucun être humain d’ailleurs, et encore moins Cayenne ! À plusieurs reprises, Dieudonné a essayé de s'évader. Sa dernière tentative avec deux autres codétenus semblait être la bonne. Mais rien n'y a fait et une fois de plus, il a fini au trou. C'est un journaliste venu en reportage à Cayenne qui va lui offrir l'opportunité de revoir la lumière en lui servant de guide auprès des autres détenus. Cette fois, il est bien décidé à se tenir à carreau et à profiter de l’occasion pour dénoncer les conditions inhumaines de détention. Les prisonniers décédés par exemple ne sont pas enterrés car ils n’ont pas droit à une sépulture. Leurs cadavres sont jetés en pâture aux requins. Une sortie au large organisée pour permettre au journaliste de le vérifier de visu va offrir à Dieudonné une opportunité de disparaître. Mais y parviendra-t-il et peut-on vraiment s'échapper d’un tel endroit ? Arrivera-t-il à convaincre le journaliste de devenir son complice ? Mais surtout, comment échapper à ces satanés courants qui ramènent tout sur les côtes de la Guyane française où il serait aussitôt remis en prison.
Mon avis: Dire qu’il s’agit d’un récit bien documenté et bourré de rebondissements – surtout là où on s’y attend le moins – résume bien cet album. L’atmosphère est dure, sombre, humide, particulièrement pesante. On a vraiment le sentiment d’être à Cayenne. On n'ose imaginer le calvaire qu’a vécu Dieudonné le forçat, la tension accumulée, l'endurance et la force de caractère dont il a dû faire preuve. Heureusement, il a acquis le respect de son maton pouvant ainsi vivre un petit peu mieux sa détention. Patrice Perna réussit pleinement à nous faire vivre et ressentir cette existence difficile à travers son récit, bien aidé – il faut l'avouer – par le trait marqué et sombre de Fabien Bedouel. L’encrage caractérise ses illustrations, un peu dans le style de l'un de mes dessinateurs préférés, le britannique Mike Mignola. La couverture donne le ton et plusieurs scènes de l’album sont très dures, reflétant bien la réalité de la vie de forçat. La mise en couleurs de Florence Fantini donne un résultat bluffant car avec quelques teintes seulement elle réussit à imprégner le récit de cette atmosphère pesante et angoissante. A lire sans modération sous peine d'aller au trou pour mauvaise conduite..