ECLATS I & II
- Par asbl-creabulles
- Le 25/09/2020
Scénario : Erik DE GRAAF
Dessin : Erik DE GRAAF
Couleurs : Erik DE GRAAF
Dépot légal : Août 2020
Editeur :
ISBN : T1 : 978-2-390-41010-2; T2 : 978-2-390-41011-9
Nombre de pages : 264/album
Noté : Les deux couvertures une fois juxtaposées forment un seul motif.
Victor se rend au cimetière comme il en a pris l’habitude pour saluer son ami Chris tombé au début de la Seconde guerre mondiale. Une année est passée depuis l’armistice mais rien ne peut effacer les souvenirs de tout ce qu’ils ont vécu ensemble et de leur amitié. En partant, Victor croise Esther qu’il a tant aimée et qu’il pensait morte. Ils étaient amants avant la guerre. L'invasion de la Hollande par les troupes allemandes les a séparés. Et la guerre les a profondément marqués, notamment Esther qui est juive. Ces retrouvailles vont faire remonter à la surface un grand nombre de souvenirs. Pour Victor des souvenirs d'amitié, du moment où il a rejoint l'armée, de la résistance, du rapport à la guerre et, forcément, de la mort. Pour Esther, il s’agit surtout de fuite, de planques pour survivre, d’une attention de tous les instants pour ne pas être dénoncée ou tomber entre les mains de l'ennemi.Mon avis: Éclats, le premier tome, a déjà fait l'objet d'une parution aux éditions La Pastèque en 2013. Dupuis réédite aujourd’hui cet album accompagné de sa suite intitulée "Cicatrices". Les deux se complètent à l’image de leurs illustrations de couverture qui une fois juxtaposées forment un seul motif. Il est difficile pour l’un comme pour l’autre de décrire avec des mots les moments forts, durs et très souvent insoutenables vécus durant cette guerre, une guerre omniprésente dans le récit. Erik De Graaf choisit de nous raconter avec beaucoup de tact les choix, les convictions de Victor, sa vision de la vie de tous les jours durant l'occupation, la perte des personnes qu'il a connues en particulier Chris son ami d'enfance mais aussi Esther qu’il pensait morte. Le second album est dédié à Esther. Toujours de manière intelligente, l’auteur nous décrit son rapport à la guerre, en particulier son point de vue de jeune femme juive et la manière avec laquelle elle a pu survivre tout au long des années infernales de l'occupation allemande. Les dessins nous plongent dans ces retrouvailles où chacun raconte sa version avec calme, regrets et tristesse. Simples, sans fioritures, au trait encré et appuyé jouant ensuite avec la couleur, ils accentuent cette atmosphère toute particulière liée à la dureté des situations et des témoignages. Par contraste, le choix de couleurs globalement douces et agréables atténue quelque peu la sévérité des propos et des faits racontés.
Un bon moment de lecture.
SDJuan