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Dragons de la frontiere 2

DRAGONS DE LA FRONTIÈRE 2

Dragons de la frontiere 2Coup de coeurTome 2 : Cuerno verde
Scénario : Gregorio HARRIET
Dessin : Iván GIL
Couleurs : Garluk AGUIRRE
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur : Editions glenat logo
Grand format
ISBN : 978-2-344-04305-9
Nombre de pages : 56

Au fil du temps, les Espagnols ont réussi à nouer des relations avec quelques tribus indiennes, Hopis, Utes, Zuñis, Anasazis ou Navajos… même si les difficultés persistent, notamment des exactions commises par des hommes isolés à l’encontre des Amérindien(ne)s ou la volonté affirmée des religieux franciscains ou jésuites de soumettre les Indiens et de les convertir à tout prix à la religion catholique. En revanche, avec la tribu des Comanches, c'est une tout autre histoire. Surtout avec Tavibo Naritgant, surnommé Cuerno Verde par les Espagnols, dont les raids meurtriers représentent un réel danger aussi bien pour les autres tribus indiennes que pour les colons espagnols. C'est ce qui va inciter le gouverneur Juan Bautista de Anza à agir en s’appuyant sur les tribus "coopérantes". Il est bien décidé à en finir avec la menace comanche et à rétablir l’ordre. En cet été 1779, il se prépare à envahir la "Comancheria", le territoire comanche. Il rassemble 150 Dragones de Cuera qui seront soutenus par des centaines de miliciens espagnols et de nombreux guerriers indiens des tribus menacées par les Comanches. Ce que les Dragons ne savent pas encore, c'est que Madeline est prisonnière des Comanches, et plus particulièrement de Cuerno Verde, qui a fini par en faire l’une de ses nombreuses épouses. Malgré tout, elle joue un rôle important au sein de la tribu en s’efforçant de protéger au mieux les autres femmes détenues prisonnières comme elle. Dragons de la frontiere 2 plancheMon avis : Suite et fin de cette fiction basée sur des faits et personnages historiques correspondant à un pan important de l’histoire de l’Espagne et de celle des États-Unis, une fiction qui nous emmène sur le territoire américain de la Nouvelle-Espagne (pour rappel, cette Vice-Royauté couvrait grosso modo l’actuel Mexique, l’Amérique centrale plus les États américains de Californie, Arizona, Nouveau-Mexique et Texas, auquel il faut ajouter les Philippines en Asie du sud-est). Dans ce second tome, l’accent est mis sur le rôle joué par le gouverneur Juan Bautista de Anza qui a tout fait pour éviter les conflits entre les Espagnols, colons comme militaires, et les Amérindiens. Il s’est efforcé d’établir en quelque sorte des relations de bon voisinage entre ces deux communautés et de calmer les ardeurs des religieux soucieux de répandre la foi chrétienne à tout prix. Il privilégiait la cohabitation pacifique pour faciliter les échanges commerciaux et s’assurer le soutien d’alliés face à un ennemi commun, farouche et sanguinaire nommé Cuerno Verde à la tête de ses valeureuses troupes de combattants comanches. Il s’agit du nom espagnol (Green Horn en anglais) donné au chef comanche Tavibo Naritgant en raison des cornes vertes qu’il portait sur sa coiffe pendant les combats. Face à Cuerno Verde, Juan Bautista de Anza n’aura pas d’autre solution que de rassembler un maximum d’hommes – dragones de cuera, miliciens espagnols et guerriers amérindiens de tribus alliées, principalement Ute, Apache et Pueblo – pour conduire une grande expédition "punitive". Au terme de plusieurs batailles dans l’actuel État du Colorado, Cuerno Verde est tué avec une quinzaine de ses guerriers le 3 septembre 1779. Sa disparition permettra au fil du temps de pacifier quelque peu les relations entre les Comanches et les Espagnols. Récupérée sur le champ de bataille, la coiffe de Cuerno Verde a été offerte à Anza qui l’a ensuite remise au roi d’Espagne qui, à son tour, en a fait cadeau au pape. Cette coiffe est désormais exposée au musée du Vatican à Rome.Dragons de la frontiere 2 pagesSi cette histoire tenait tant à cœur à Gregorio Harriet, c’est pour une raison toute simple. Il a découvert qu’un personnage historique était né dans sa ville d’Hernani (province basque de Guipuscoa), dans la rue même où il a passé une partie de son enfance. Il s’agit de Juan Bautista de Anza, le père du Juan Bautista de Anza qui apparaît dans "Les Dragons de la frontière" où il combat Cuerno Verde et qui avait quitté sa ville à l’âge de 19 ans pour rejoindre le Nouveau Monde.
On sent que ces deux tomes constituent plus qu’un simple récit d’aventures. L’aspect historique est très important. Leur écriture a nécessité un énorme travail de recherche et de documentation. On sent qu’il y a de la passion chez Gregorio Harriet pour cette époque qui est souvent méconnue et je l’en remercie pour cela. J’ai ainsi appris que Juan Bautista de Anza, outre le fait d’avoir réussi à pacifier la région, a ouvert une voie de communication depuis Sonora jusqu’à la Haute Californie, facilitant le transport de marchandises mais aussi les déplacements ou l’installation sur de nouvelles terres des colons et de bien d’autres personnes. C’est à l’issue de cette grande aventure couronnée de succès qu’il avait été nommé Gouverneur du Nouveau Mexique et désigné pour prendre les choses en main afin de mettre fin à la menace Comanche incarnée par Cuerno Verde (commentaire inspiré du supplément réservé à l’édition espagnole "Dragones de Frontera" paru chez Harret Ediciones puisque Gregorio Harriet est également éditeur).
C’est une époque passionnante à tous points de vue pour ceux qui aiment cette période des grandes aventures amérindiennes. Le récit de Gregorio Harriet est tout à fait passionnant car il explique bien le déroulé des événements en soulignant le rôle primordial joué par les "Dragones de Cuera" (voir notre chronique du tome un ici). J’apprécie son aisance à raconter autant d’événements en si peu de pages et à rendre abordables, divertissants et captivants des événements historiques complexes. Il faut également souligner qu’avec lui, les méchants ne sont pas pointés du doigt car il y a du positif et du négatif dans chaque camp. Il laisse place au libre arbitre de chacun(e) de se faire sa propre idée. Dragons de la frontiere 2 page
Pour la partie dessin, Ivan Gil a été une énorme découverte également. J’ai aussitôt cherché à savoir ce qu’il avait dessiné auparavant et je dois dire que j’ai été bluffé par sa facilité à dessiner autant de personnages dans ses cases tout en restant narrativement très lisible. Cela se ressent encore plus dans ce second tome. Une facilité aussi à dessiner les chevaux, et pas mal de dessinateurs vous confirmeront qu’ils ne sont pas faciles à réaliser. Le trait est précis, le dessin soigné et détaillé, plein d’énergie, la mise en page dynamique et souvent d’allure cinématographique. Également de superbes décors et des personnages hauts en couleurs ayant sans aucun doute nécessité un gros travail de recherche et de documentation même si Gregorio Harriet fournit déjà lui-même beaucoup d’éléments documentaires.

L’ensemble est superbement mis en valeur par Garluk Aguirre grâce à des couleurs donnant encore plus de clarté, de profondeur et de vie aux dessins.

Une histoire complète en deux tomes très agréable à lire à ne surtout pas rater !

Très bientôt quelques originaux en vente ici Coming soon

auteurs. BD

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