DE IRA
- Par asbl-creabulles
- Le 22/01/2022
Scénario : Stéphane HIRLEMANN
Dessin : Stéphane HIRLEMANN
Couleurs : Monochromie
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-413-02823-9
Nombre de pages : 140
Tandis que le terrorisme poursuit ses ravages, une bande de copains se démènent pour ravitailler en nourriture, vêtements et autres articles de première nécessité les réfugiés d’un camp. Le groupe mené par la jeune Pêche n'en est pas à son coup d'essai. Cette fois encore, Chunk, Rix et tous les autres ont réussi à échapper aux gardiens, des gardiens réputés pour leur violence, surtout dirigée contre les réfugiés qu’ils n’hésitent pas à molester et brutaliser. Ce n’est pas ça qui empêchera nos amis de revenir aider les plus démunis. Chacun retourne alors à sa vie, études, job alimentaire, histoire d’amour… malgré une ambiance générale pesante, plutôt négative et peu encourageante. Pêche retrouve son amie Caro qui comme beaucoup d'autres de son âge peine à contenir une colère à fleur de peau. Elle n’en peut plus de cette société qui la met constamment en révolte. Elle semble avoir des visions parfois. Elle voit un vieux clochard mais aussi des personnes portant des masques étranges… Mon avis : On entre tout de suite dans le vif du sujet : la colère, comme le confirme le terme latin "ira" du titre, autrement dit "colère" mais aussi "ire", même si ce terme est plutôt utilisé dans le domaine littéraire. On suit le parcours de ce groupe de jeunes qui, au fil du récit, semblent de plus en plus perturbés par la violence. Il faut dire qu'autour d'eux, elle règne en maître dans une société en pleine décomposition et, plus généralement, un monde de plus en plus troublé, dévasté et précaire. Leurs actes servent parfois une certaine justice mais la violence et l’instabilité ambiante finissent toujours par prendre le dessus quoi qu'il advienne. L'apparition de ce clochard étrange et de ces masques vont attirer l'attention sans jamais mettre fin au sentiment de révolte qui les habite. Un récit en constante ébullition marqué par une certaine obscurité dans tous les sens du terme.Auteur complet sur cet album, Stéphane Hirlemann nous propose des dessins fluides et nerveux restituant bien la violence, le mal-être existentiel, la colère qu’il accentue encore par un découpage et une mise en page efficaces. Le choix du noir et blanc avec diverses nuances de gris souligne aussi cette impression de dureté, de noirceur, voire de fureur urbaine. La couverture nous met tout de suite dans le bain en nous intriguant et en nous forçant à nous interroger sur le contenu de l’album.
SDJuan