Dans la paume du diable
- Par asbl-creabulles
- Le 23/10/2013
Tome 1: L'usine à rêves
Dessin: Kyko Duarte
Scénario: Mathieu Mariolle
Couleurs: Claudia Boccato
Edition Glénat
Dépot légal: Mars 2013.
Los Angeles 1946, la guerre est maintenant terminée et Hollywood est en pleine effervescence avec l'essor du cinéma. A cette époque, la mafia a toujours son mot à dire. Tenant quasiment toute la ville et sa police, elle a aussi la mainmise sur toutes les productions des studios via le racket ou la menace. Seul le FBI est décidé à y mettre un terme et faire tomber Bugsy Siegle, le chef de la mafia. Pour l'approcher, le FBI va utiliser William Lawford, le fils du célèbre acteur et producteur Peter Lawford, en l'infiltrant dans le milieu mafieu qui tient le cinéma avec des truands comme Mickey Cohen. Il espère aussi récupérer la partie la moins corrompue de la police locale. Les inspecteurs Owen et Meltzer sont persuadés que William Lawford, qui financerait ouvertement Siegle et son business, notamment le célèbre hôtel-casino Flamingo de Las Vegas, est mêlé d'une manière ou d'une autre à une enquête ouverte pour des meurtres de femmes liés à l'affaire "Dahlia noir".
Mon avis: un scénario de Mathieu Mariolle (Capitaine Fracasse, Shangai, La Voie du Sabre, etc.) assez compliqué pour une affaire tout aussi tordue dans le bon sens du terme mais qui devrait s'éclaircir dans le second tome. Il faut dire que le FBI devait en voir de toutes les couleurs et tous les moyens étaient bons pour combattre la mafia et nettoyer un monde du cinéma bien infecté, voyant se côtoyer stars, paillettes et pouvoir impitoyable de l'argent. Les deux auteurs ont déjà travaillé ensemble sur Capitaine Fracasse, de Théophile Gautier et De sang froid. Le récit est bien mis en image par Kyko Duarte* (Capitaine Fracasse, les Elfes, chronique de la guerre des fées, de sang froid, etc.) qui nous plonge dans cet univers grâce à un dessin précis et réaliste plus encré et plus noir que dans sa dernière sortie remarquée chez Soleil dans le style héroic fantasy "Les Elfes". Le résultat est plus que probant. Il nous donne aussi l'occasion de reconnaître des visages connus, entre autres Clark Gable ou Ava Gardner. Avec sa couverture dans le style cinématographique qui reflète bien l'époque, l'album émerge du lot des autres sorties du mois.
S.D.J.