CROMWELL
- Par asbl-creabulles
- Le 22/02/2021
CROMWELL Anita Bomba et Artbooks
Anita Bomba,
Autre univers, des jolies guerrières, des robots, des trognes, des décors de SF déglinguée, une faune et une flore mutagènes, un scénario qui déroute, qui décoiffe.
Rhââ Lovely comme dirait Gotlib.
Je m’accrochais au bord des falaises de ce monde qui m’intriguait et hésitais depuis quelques années déjà à plonger dans cet océan d’encres et de couleurs. Mais Anita et La Rafale telles des sirènes m’envoûtaient et je me suis laissé entraîner par cet Ailleurs créé par un génie inclassable du dessin, j’ai nommé POPEYE CROMWELL, le démiurge créateur d’un monde unique.
Je commencerai par les Comics :
Anita Bomba 1, 2, 3
Couverture sur beau papier glacé bien épais et au verso une peinture très sexy destroy où tout l’art de Cromwell s’exprime dans la matière, les chiens, les robots et les femmes.
Celle du nº 1 est bluffante. Je kiffe.
L’intérieur présente chaque fois un épisode d’Anita, des strips de Mimosa dessiné par Edith avec des scénarios de Catmalou. Mimosa est une petite fille qui n’a pas sa langue en poche. Ses réparties sont d’une finesse percutante.
Il y aussi un texte de La Houle illustré par Julien Loïs de même qu’une BD très déjantée de Josepe.
Il faut encore ajouter deux illustrateurs pour les numéros 2 et 3 : Rimka et Toulhoat.
J’espère n’avoir oublié personne.
Je reviens à Anita qui anime de sa présence si remarquable chaque Comics. Cromwell, Catmalou et Éric Gratien ont concocté un scénario à la folie douce mettant en place des décors et des personnages représentés de différentes manières par cet artiste aux multiples facettes qu’est Cromwell.
Anita plaque ses deux comparses après avoir fait sauter un coffre.
Pour eux, la pilule amère sera très difficile à avaler.
Attention pas de casse à la Tom Cruise ici.
Les cartésiens, passez votre chemin.
Les curieux qui veulent être secoués et sortir des sentiers battus tout en tricotant des méninges... vous êtes les bienvenus.
Décrire cette manière de créer, de partir d’un univers mental et de le transmuter sur la page risquerait de réduire l’impact que vont produire tous ces dessins sur votre rétine servant de réceptacle avant que le nerf optique n’envoie toutes les infos générées par ces pages venant d’ailleurs à votre cortex visuel qui va se régaler devant cette création si intelligente.
Il y a Philippe DRUILLET et il y a Popeye CROMWELL, ni plus ni moins.
Deux dessinateurs mettant en œuvre leur univers propre et impressionnant.
En témoignent évidemment les deux Artbooks qui sont parus en automne 2020.
1. Quelque Part qui est la réédition de celui paru en 2011.
Ce livre à la maquette très moderne présente 5 chapitres ouverts chacun par une illustration panoramique de toute beauté.
Chapitre 1 : Sur la piste des hors-la-loi.
Chapitre 2 : Au fond d’un vieux carton.
Chapitre 3 : Sur les bords de l’Hudson river.
Chapitre 4 : Entre futur et no future.
Chapitre 5 : À des milliards d’années d’ici.
Tous ces chapitres présentent les différents travaux réalisés par Cromwell, les supports sont variés, les procédés encore plus.
Tels ces indiens aux traits anguleux qui jaillissent de toutes ces couches de peinture étalées, plaquées avec un rendu du plus bel effet.
Ou ces illustrations au bic rouge et noir, des gouaches, des pastels...
Il faudra feuilleter, regarder, contempler, analyser toutes ces pages de nombreuses et de nombreuses fois pour en recueillir toute la quintessence (mot piqué au dos de la couverture).
Tous les textes explicatifs français/anglais sont de Cromwell.
2. End Zone
Deuxième Artbook. Tout beau, tout neuf. Même maquette, même conception.
1. Au fond d’un vieux carton
2. Sketchbook
3. Lab
4. Sketchbook
5. Lab.
Ici, Cromwell nous fait découvrir ses premières fois.
Très instructif de découvrir les influences qui ont amené l’évolution de son trait depuis la fin des années 60, en passant par les 70’ pour arriver en 1984 où se devine un embryon du trait récent mais c’est entre 1987 et 1992 avec Les Minettos Desperados que PAF! Son style éclate et recouvre les pages blanches de hachures nerveuses, sanglantes et virevoltant dans tout l’espace
Place aux créatures, aux trognes, aux chiens, à Anita, aux extra-terrestres...
Des crayonnés, de l’encre, La Rafale troublement inquiétante.
Anita encore, plus envoûtante que jamais.
Des bagnoles sanguines.
Et pour terminer, les Indiens du Grand Nord et une femme aux cheveux rouges si ensorcelante.
Ces dernières pages atteignent le sublime. On touche le Graal. Merci Cromwell !!!
M.Destrée