CATHERINE DE MEDICIS
- Par asbl-creabulles
- Le 26/12/2018
Tome 1/3
Scénario : Simona Mogavino & Arnaud Delalande
Dessin : Carlos Gomez
Couleurs : José Luis Rio
Dépot légal : Septembre 2018
Editeur :
Collection : Histoire & Histoires
Nombre de pages : 54
1527. Le pape Clément VII qui a organisé l’alliance dite Ligue de Cognac regroupant la France, l’Angleterre, Florence, Milan et Venise pour contrer Charles Quint, se retrouve assiégé à Rome par les Lansquenets et Charles III de Bourbon qui a rejoint le camp de l’empereur et qui n'attend plus que le bon moment pour lancer ses hommes dans cette croisade antipapiste de grande envergure. Le Pape a beau être protégé par les gardes suisses, rien ne semble stopper cette folie meurtrière. Il ne trouve son salut qu'en fuyant et en se réfugiant au château Saint-Ange. Mais assiégé, il devra négocier une trêve au prix fort. Car à Rome partout on tue, on pille, on incendie, on viole! A Florence aussi les républicains opposés au pape en profitent pour faire tomber ses cousins et ce faisant le pouvoir des Médicis. Placée sous la tutelle de ses tantes, la toute jeune duchesse Catherine va ainsi assister à l’assassinat de ses proches et échapper de peu à la mort. Capturée et gardée en otage, elle sera sauvée in extremis et placée dans différents couvents.
Mon avis: Catherine, la reine maudite est écrite par les mêmes auteurs qui nous ont régalé avec Aliénor la légende noire en avril 2012. Une nouvelle fois, le récit commence fort dès les premières pages et se poursuit à vive allure. Le siège de Rome prend tout son sens lorsqu’on découvre la description d’une ville investie et pillée pendant près d’un an dans le contexte d’une époque dure et sans concession. Simona Mogavino et Arnaud Delalande nous racontent l'histoire de Catherine depuis son enfance, presque insouciante, sa brève adolescence, son mariage à l’âge de 14 ans avec le futur Henri II, et son accession à un trône qu'elle n'aurait jamais dû atteindre, sans omettre de nous conter les humiliations et horreurs qu’elle a subies avant d'en arriver là. Cet inventaire de l’histoire avec un grand H est très dense et nous fait passer de Rome à Florence et vice-versa très rapidement. Pour bien comprendre la trame d’une époque trouble où pouvoir et religion s'entremêlent au gré des alliances et des trahisons, Simona Mogavino et Arnaud Delalande nous propose ce scénario bien construit, qui n’est, bien sûr, en rien rébarbatif ni trop didactique.
Carlos Gomez nous offre un dessin de qualité souvent impressionnant, des visages expressifs, criants de vérité, des scènes d'action aux cadrages très bien maîtrisés et très énergiques. Les scènes de guerre, de pillage, de viol sont d’une cruauté effroyable et nous plongent littéralement dans l'enfer des luttes de pouvoir dont les massacres font froid dans le dos. De très beaux décors et costumes aussi, le tout étant bien mis en valeur par José Luis Rio dont les couleurs alternent la luminosité des moments fugaces de joie et d’ambiance positive et la noirceur d’une vie quotidienne austère et sombre et surtout des périodes de guerre.
Premier tome réussi d’une trilogie qui s’annonce sous les meilleurs auspices.
SDJuan