BOB MORANE T2 Les prisonniers du temps
- Par asbl-creabulles
- Le 14/12/2022
Tome 2 - Les prisonniers du temps
Scénario : Christophe BEC & Eric CORBEYRAN
Dessin : Paolo GRELLA
Couleurs : Sébastien GERARD & Sebastián FACIO
Dépot légal : Décembre 2022
Editeur : Jean Wacquet/Soleil Productions
Grand format
ISBN :978-2-302-09521-2
Nombre de pages : 48
Après "Les 100 Démons de l’Ombre Jaune", retour du "vrai héros de tous les temps", Bob Morane, avec ce "prisonniers du temps", toujours sous la houlette de la même équipe : Christophe Bec et Éric Corbeyran au scénario, et Paolo Grella au dessin (les couleurs particulièrement réussies sur certaines grandes images, sont de Sébastien Gérard et Hugo Sebastián Facio).
Cette fois, les auteurs envoient Morane au crétacé, par l’intermédiaire d’une faille temporelle qui se matérialise dans les sous-sols de son manoir dordognais. Alors qu’il converse avec Sophia Paramount, Bob voit apparaître des dinosaures dans son habitation. Il fait appel à Natacha Illevitch, personnage rencontré dans le roman "Les géants de la Taïga" afin d’explorer ce vortex. Accompagné de Sophia et d’une équipe de soldats, Bob s’enfonce dans l’inconnu…
"Les Prisonniers du Temps" confirme le chemin pris lors du premier opus : nous avons droit à une œuvre plus adulte, plus mature, et, toute comparaison gardée, plus proche d’un opus de William Vance époque "L’Empereur de Macao" ou "L’Empreinte du Crapaud" que d’un Forton dans "Le secret des 7 temples" (et qu’on ne s’y méprenne pas, ce "secret" est une de mes BD préférées depuis toujours). La trame du roman s’inspire des chasseurs de dinosaures, avec l’intervention du Colonel Graigh – devenu Craigh avec un C – et de sa patrouille du temps. Ici, point de Time Patrol chère à Poul Anderson, mais une section Eon qui revient au même, et un personnage dont les traits louchent du côté de Clark Gable. Bob est Bob, d’un point de vue physique.Paolo Grella a réussi à faire sien le portrait des dessinateurs précédents avec une grande fidélité aux traits de William Vance, n’en déplaise aux nostalgiques de la coupe en brosse. Par contre, Bill Ballantine paraît plus jeune, plus Forton et Follet, un parti pris qui peut dérouter sur le moment mais qui n’a rien de choquant. On souhaiterait par contre le voir plus agressif, plus fonceur. Ici son côté sidekick le rend plutôt gentillet comme dans le tome 1. Sophia Paramount est plus blonde que rousse, mais les traits sont là et le caractère aussi (pas facile lorsqu’on sait combien Vance avait pu la sublimer !). Comme dans le tome 1 où Grella avait su donner à monsieur Ming un visage redoutable, il s’attaque ici à une autre figure incontournable de l’univers Vernien, le docteur Xhatan, très "raspoutinien" pour le coup.
Une bonne BD, comme un bon film ou un bon roman, n’est jamais aussi réussie qu’avec un méchant convaincant. Pour ma part, j’aurais aimé le voir un peu plus, mais sans spolier, il est évident qu’il n’a pas dit son dernier mot. Bec et Corbeyran prennent le parti pris de faire se connaître Xhatan et Craigh. Xathan qui, par ailleurs, connaît Morane mais qui semble inconnu de Bill. Et il s’agit de la première rencontre entre Craigh et Morane. Un bouleversement par rapport aux romans, qui va sûrement faire hurler quelques puristes à cheval sur une certaine "cohérence"… mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une adaptation de l’œuvre d’Henri Vernes. Adapter sans trahir l’esprit, telle est la tâche à laquelle s’est attelée la nouvelle équipe.
Pour ma part, ce second opus m’aura convaincu, sans doute davantage que le premier, et me rassure sur la pérennité du personnage en BD. Espérons que le public sera au rendez-vous, mais le contraire serait étonnant.
R. Colombo