BATMAN WHITE KNIGHT
- Par asbl-creabulles
- Le 27/12/2018
Batman : White Knight
Scénario : Sean Murphy
Dessin : Sean Murphy
Couleurs : Matt Hollingsworth
Couverture : Sean Murphy
Dépot légal : Octobre 2018
Editeur :
Collection : DC Black Label
Format : Format comics
Nombre de pages : 240
Lors de leur dernier affrontement filmé et diffusé en direct, Batman apparaît fou de rage en train de faire avaler de force au Joker un tube entier de médicaments, ignorant quels sont ses effets. Et en effet, ce dosage excessif va plonger le Joker dans le coma. Mais lorsqu’il revient enfin à lui, il n'est plus l’homme atteint de psychose que tout le monde redoutait. Il a laissé la place à Jack Napier. Et désormais, s’appuyant sur cette vidéo de violence pure, Napier va s’efforcer de démontrer à la face du monde que Batman n'est pas celui que l'on croit mais bien plutôt un justicier qui commet des bavures et qui se croit au-dessus des lois, qu'il est couvert depuis bien trop longtemps par la police et ses supérieurs hiérarchiques, qu'il n'a aucune limite comme en témoignent tous les dégâts qu’il a occasionnés dans la ville, et que sa violence n'a d'égal que son besoin de neutraliser coûte que coûte ses adversaires, en résumé que lui, Napier, n’est pas le criminel tant décrié mais que c’est Batman qu’il faut enfermer d’urgence. Joignant le geste à la parole, il décide d’entrer en politique pour sauver la ville et réussit à récupérer des voix là où on l’attendait le moins. Mais pendant ce temps, une Neo Harley en profite pour rassembler un maximum de super-criminels. Rien ne va plus à Gotham pour Batman et ses amis. Le chevalier blanc va-t-il remplacer le chevalier noir en tant que justicier de la ville ?
Mon avis: Voici un album d’une qualité impressionnante scénaristiquement parlant. On apprécie avec délectation l’intrigue inédite et inattendue et le travail réalisé sur les personnages. Le récit développe une trame bien noire qui nous fait aller de surprise en surprise tout en donnant lieu à une profonde remise en question de nos croyances, de nos valeurs. Chaque dialogue est ciselé pour nous offrir un album mature, violent certes, mais cohérent et bien réfléchi. On découvre le Joker fan absolu de Batman voulant absolument lui démontrer qu'ils se ressemblent et que l'un ne peut exister sans l'autre.
A noter que l’histoire est hors continuité dans l'univers DC même si on y trouve des allusions parfaitement claires et voulues aux films réalisés sur Batman mais aussi à d'anciens runs. Derrière Jack Napier, cet homme surdoué auquel un Joker psychotique apparemment guéri a cédé la place, le récit aborde toute une série de questions graves et suggère de solides remises en question: le "vigilantisme" peut-il apporter une solution en matière de sécurité? A-t-on besoin de super-héros à Gotham pour lutter contre la criminalité? Pourquoi Batman qui se prétend défenseur de la cité ne met-il pas à la disposition des autorités et du Gotham City Police Department (GCPD) les moyens de Wayne Enterprises en logistique et matériel ou équipement de sécurité/surveillance? Faut-il revoir et corriger le système judiciaire? Aux yeux de tous, même de ses proches et plus proches, le Chevalier Noir finit par se retrouver dans une position bien délicate.
Si Sean Murphy nous impressionne par son scénario, son dessin n'est pas en reste. Le style spécifique de Murphy, bien connu grâce à la série Tokyo Ghost, est bien présent jusque dans le costume du Batman et chez les membres de son entourage mais aussi dans les décors et objets de la vie urbaine comme les automobiles. Ce style sied parfaitement au Bat-Univers et en particulier au Batman avec des bottes qui remontent plus haut, des petites oreilles pointues sur le masque et un sigle plus rectiligne et raide sur la poitrine. Les scènes d'action sont rondement menées avec des courses-poursuites saisissantes et des scènes de combats impressionnantes. La ville sombre et imposante est bien présente tout au long de l’album. On notera une très belle mise en couleurs de Matt Hollingsworth respectueuse du dessin de Murphy dans des tons de pastel sombre.
Du début à la fin, on est happé par cette histoire très originale et bien maîtrisée et on ne s’ennuie pas une seconde. Très bel album à avoir dans sa collection.
A noter: Contient Batman : White Knight (2017) #1-8. Couverture avec vernis sélectif. En fin de recueil, galerie de couvertures et pages encrées (16 pages), recherches (8 pages) et biographies (1 page).Existe aussi en édition N&B (voir couverture en haut à droite).
SDJuan
Social auteurs. auteurs. Batman comics Super-héros