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Asterix l iris blanc

Astérix - L’iris blanc

Asterix l iris blancTome 40 - L'Iris blanc
Scénario : FABCARO
Dessin : Didier CONRAD
Couleurs : Thierry MEBARKY
Dépot légal : 26 octobre 2023
Editeur : Hachette
Format normal 228 x 294
EAN/ISBN : 978-2-01-400133-4
Nombre de pages : 48

Comme tous les deux ans désormais semble-t-il, le nouvel album des aventures d’Astérix, "L’iris blanc", vient de sortir, toujours avec Didier Conrad aux dessins, mais cette fois, après 5 albums, Jean-Yves Ferri cède la place à Fabcaro au scénario. Fabcaro, c’est un peu le touche à tout de la culture, à la fois scénariste de BD, auteur de romans, musicien et même illustrateur de jeux de société. Pas forcément celui qu’on attendait pour prendre en charge les tribulations du petit gaulois et de son village. Il s’en tire cependant relativement mieux et aurait même tendance à rehausser le niveau général de la série. Mais nous y reviendrons.Asterix l iris blanc page 5Alerte à Rome ! Les légions de César n’ont plus de motivation pour combattre, en particulier les irréductibles ! César ne sait plus à quel saint se vouer. Intervient alors le médecin-chef des armées, Vicévertus, qui prône la méthode de l’iris blanc, censée lutter contre le négativisme ambiant à grands coups de maximes et de sentences, et en favorisant le bien-être personnel. Mal convaincu, César donne sa chance à son médecin en l’envoyant au camp de Babaorum, pour soumettre le village gaulois. L’entreprise semble sur le point de réussir, les gaulois prompts à se battre se laissent mollir, ils trouvent même des circonstances atténuantes à Assurancetourix le barde. Il trouve en particulier une oreille attentive en la personne de Bonnemine, la femme du chef. Heureusement, Astérix veille au grain… Un peu comme dans le Devin ou la Zizanie, l’Iris Blanc met en scène une forme de péril pour le village gaulois, un péril intérieur venu de l’extérieur. Mais ici, ce n’est pas la bagarre qui fait loi, plutôt la pensée positive. Vicevertus, bien plus malin et sympathique que celui dont il est inspiré, BHL, montre aussi les limites de son enseignement.

Didier Conrad est parfaitement à l’aise dans la reprise des personnages au point qu’il devient difficile désormais de faire la différence entre ses traits et ceux du Maître Uderzo. À noter cependant que son César m’a semblé un peu différent des précédents, les traits plus ascétiques, un petit quelque chose en moins ou en plus.Asterix l iris blanc plancheNouveau venu dans l’univers des Gaulois, Fabcaro s’en tire admirablement malgré un cahier des charges que l’on imagine très lourd au vu de cette BD au tirage gargantuesque, 5 millions d’exemplaires. On y trouve donc quelques scènes savoureuses, comme cette Société Nouvelle des Chars et du Foin, toujours en retard de plusieurs sabliers en raison d’incidents sur la voie, la clarinette et le charri’lib, clin d’oeil au vélib, le musée de Kébranlix, le pot-pourri des chansons d’Assurancetourix, mais aussi quelques citations cinématographiques ou politiques qui ont fait date, comme les sesterces de dingue (un pognon de dingue), on ne peut pas tremper mille fois mille personnes (clin d’oeil à la Cité de la peur), Que la force soit avec vous, et l’esprit sain dans un porcin… Il y en a bien d’autres à découvrir. Une des scènes les plus savoureuses reste sans doute celle où les sangliers deviennent eux aussi adeptes de la pensée positive et se comportent comme des chats devant Obélix au point que celui-ci en perd presque le goût de la chasse, ou les Romains qui se félicitent presque de se faire taper dessus. Depuis le combat des chefs, on n’avait également pas vu Abraracourcix prendre une telle place dans un album. La conclusion reviendra à Panoramix qui, sans condamner la méthode, pense qu’elle conviendra peut-être aux générations futures…

L’Iris Blanc se referme avec la satisfaction d’avoir pu lire un bon album d’Astérix, une histoire originale, qui sort un peu des classiques sans vouloir diminuer le mérite de Ferri. Fabacro réussit son entrée en jouant parfaitement sur les thèmes imposés et en y apportant une touche personnelle dans la réflexion et la modernité. Quatre ans après la mort d’Uderzo, et 46 ans après celle de Goscinny, Astérix n’a donc pas dit son dernier mot.

Richard Colombo

 

BD humour

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